Composé de bleus en dégradés, le tracé que les photographies dessinent recréé un horizon, qui d’est en ouest, voit le soleil se coucher, et les bleus s’assombrir. Cet horizon est construit avec des photos de ciel prises à des jours, des années différentes, assemblées pour créer l’unité d’un espace temps. Il permet au spectateur de faire l’expérience de parcourir symboliquement ce moment par sa représentation.
Le projet l’Heure Bleue dans son ensemble réclame une pratique régulière de la photographie. Dans le processus de création que je me suis fixé, je dois prendre le ciel en photo quotidiennement, sans indices spatio-temporels.
Alors, l’heure bleue devient universelle, que les photos soient prises à New York, Paris, Bangkok, Lyon, Amsterdam ou Tanger.
Je photographie l’heure bleue du jour à l’indistinction totale de la nuit. Il se dégage de cette atmosphère colorée un flottement, comme dans les rêves.
Les objets se transforment, se déguisent, nous trompent. La raison hésite, ce que nous croyons voir nous échappe. « Entre chien et loup » la lucidité vacille. J’impose une géographie imaginaire.
Cette série est construite comme un journal intime visuel : un rythme chronologique de monochromes bleus où des images figuratives (narratives ou documentaires) viennent s’intercaler. Elles figurent des expériences sensorielles du paysage, de l’architecture, du voyage, du quotidien… A la frontière entre le réel et l’imaginaire, l’idée d’un cheminement, d’un voyage, plus intérieur que tangible se dessine.